Qui peut bénéficier d’un chantier d’insertion ?

Les chantiers d’insertion sont des tremplins vers l’emploi et la dignité. Ils mêlent travail concret, formation et accompagnement pour des personnes éloignées du marché du travail, tout en répondant à des besoins utiles dans les territoires.

Concrètement, ces structures conventionnées par l’État salarient des personnes qui ont besoin d’un coup de pouce pour repartir, avec un contrat spécifique, des horaires adaptés, un encadrement technique et des actions de formation. Vous vous demandez si vous ou un proche pouvez y prétendre ? Voici l’essentiel, clair et pratique.

Qui peut bénéficier d’un chantier d’insertion : définition utile et critères d’accès

Un Atelier et Chantier d’Insertion (ACI) est un dispositif public qui recrute des personnes sans emploi et en difficulté sociale ou professionnelle pour les remettre en dynamique. L’objectif : reprendre un rythme de travail, se former, retrouver confiance et construire un projet professionnel réaliste, le tout en contribuant à des activités d’utilité sociale dans le territoire.

En 2025, le pilotage national s’appuie sur France Travail (ex-Pôle emploi) et les SIAE (structures d’insertion par l’activité économique) localement. L’ACI est financé par l’État, complété par le Conseil départemental et France Travail. La personne embauchée signe un CDDI (contrat à durée déterminée d’insertion), différent d’un contrat d’apprentissage ou d’un simple “emploi aidé”.

Qui peut en bénéficier ? Le cœur de cible reste large, mais clairement défini. Le dispositif vise celles et ceux qui cumulent obstacles à l’emploi et besoins d’accompagnement renforcé. Pour garantir l’équité et la qualité du suivi, l’entrée se fait via prescription : un conseiller France Travail, une Mission Locale (pour les jeunes), Cap Emploi (pour les personnes en situation de handicap), ou encore des services sociaux habilités.

Les critères qui comptent vraiment

Les ACI accueillent des profils variés. Ce qui fait foi : l’éloignement réel de l’emploi, la motivation à s’engager et la pertinence du chantier par rapport au projet.

• 🧭 Sans emploi et en difficulté sociale/pro (rupture de parcours, isolement, manque de qualification…)
• 👶 Jeunes en grande difficulté (-26 ans) qui ont besoin d’un cadre sécurisant pour repartir
• ⏳ Demandeurs d’emploi de longue durée inscrits à France Travail
• 💶 Bénéficiaires de minima sociaux (RSA, ASS…) avec besoin de remobilisation
• ♿ Travailleurs reconnus handicapés (RQTH), accompagnés par Cap Emploi
• 🕊️ Personnes détenues ou sortant de détention dans le cadre de dispositifs spécifiques

Illustrons : Nadia, 24 ans, n’a ni diplôme ni expérience stable. Elle vise un CAP de vendeuse mais a besoin d’un sas. Un ACI “maraîchage bio” lui propose 24 h/sem., formation sécurité alimentaire, ateliers de savoir-être et PMSMP en magasin : pertinent et rassurant. Autre cas : Marc, 52 ans, longtemps manutentionnaire, s’est éloigné du marché de l’emploi après un problème de santé. Un ACI “réhabilitation de logements” lui permet de remettre le pied à l’étrier, valider ses gestes pro et actualiser ses compétences.

Comment se déroule l’accès ?

Après un échange avec un prescripteur, si le projet est cohérent, l’ACI rencontre la personne. En cas d’accord, une convention tripartite scelle le parcours (employeur, salarié, prescripteur). Le contrat CDDI est signé pour une durée de 4 à 24 mois (avec exceptions), entre 20 et 35 heures par semaine, rémunéré au moins au SMIC. L’accompagnement comprend du coaching socio-professionnel, des formations (par exemple via AFPA) et des mises en situation professionnelle (PMSMP).

• ✅ Atout concret : des horaires ajustables, du tutorat technique et des objectifs clairs
• 🏁 Finalité : emploi durable, formation qualifiante ou création d’activité
• 🤝 Appuis utiles : Emmaüs France, Le Relais, Les Restos du Cœur, La Croix-Rouge française, Secours Catholique selon les territoires

À retenir : le chantier d’insertion n’est pas une parenthèse, c’est un parcours structuré avec des étapes, des droits et un cap vers l’autonomie.

Bénéficiaires prioritaires des Ateliers et Chantiers d’Insertion (ACI) en 2025

Les ACI s’adressent à un public large, mais certaines situations commandent une priorité d’accès. L’idée n’est pas d’exclure, mais de concentrer l’effort sur les personnes pour qui l’ACI fera la plus grande différence, autant sur le plan professionnel que social.

Les profils qui entrent le plus souvent

• 🧒 Jeunes -26 ans “décrocheurs” : sans diplôme, sortis du système scolaire, parfois sans solution. Un cadre bienveillant, du travail concret et une formation courte changent la donne.
• 🗓️ Demandeurs d’emploi de longue durée : plus de 12 mois d’inscription, manque de réseau, confiance en berne. Le chantier réinstalle des repères.
• 🧾 Bénéficiaires du RSA/ASS : nécessité de remobilisation, levée d’obstacles matériels (transport, santé, logement).
• ♿ Personnes reconnues handicapées (RQTH) : environnement de travail adapté, rythme progressif, articulation avec Cap Emploi.
• 🕊️ Personnes détenues ou sortant de détention : parcours d’insertion en établissement pénitentiaire ou en liberté, pour préparer la réinsertion.

Dans les faits, l’ACI regarde la motivation et la cohérence du projet. Par exemple Sonia, 28 ans, RQTH pour des troubles auditifs, passionnée de couture. Un ACI de réemploi textile lui confie la coupe, l’entretien de machines et la vente en boutique solidaire. Elle y gagne des compétences transférables, un réseau, et bâtit un plan de formation qualifiante en partenariat avec l’AFPA.

Pourquoi ces profils ?

Parce qu’ils cumulent freins à l’emploi : ruptures, absence de qualification, discriminations, santé fragile, logement instable. L’ACI offre un cadre sécurisé, des objectifs mesurables et une progression pas à pas. Il ne remplace pas un poste classique ; il crée une rampe d’accès vers celui-ci.

• 📚 Formation : remise à niveau, gestes professionnels, pré-qualifications
• 👥 Accompagnement social : mobilité, santé, budget, droits sociaux
• 🏗️ Expérience réelle : chantiers utiles, production valorisée, relation client
• 🔁 Passerelles : PMSMP, entreprises partenaires, Coopérative d’Activité et d’Emploi (CAE)

La démarche est formalisée par une convention tripartite. À chaque étape, le salarié est acteur : objectifs, bilans, ajustements. En cas d’opportunité d’emploi en CDD de 6 mois ou CDI, ou d’une formation qualifiante, le CDDI peut être suspendu puis rompu si l’embauche aboutit. C’est une porte ouverte, pas un couloir fermé.

Notez que des associations reconnues comme Emmaüs France, Le Relais, Les Restos du Cœur, La Croix-Rouge française ou le Secours Catholique jouent souvent un rôle d’orientation, d’appui matériel ou de portage de chantiers. Beaucoup d’ACI maillent aussi avec France Active pour sécuriser des projets professionnels et avec Adie quand germe une idée de micro-entreprise post-parcours.

En bref : si vous êtes sans emploi, volontaires et que des freins sérieux vous éloignent du marché du travail, vous êtes potentiellement éligible. Le plus efficace : en parler à votre conseiller France Travail ou à la Mission Locale dès maintenant.

Qui porte les chantiers d’insertion et dans quels secteurs agir utilement

Les ACI sont conventionnés par l’État, mais portés par une mosaïque d’acteurs de terrain. Cette diversité est une richesse : elle permet d’agir au plus près des besoins locaux, de répondre à des enjeux écologiques et de créer des passerelles concrètes vers l’emploi.

Les structures porteuses

• 🏛️ Collectivités : communes, départements, EPCI, CCAS/CIAS structurent des chantiers de valorisation du patrimoine, espaces verts, propreté urbaine.
• 🤝 Associations à but non lucratif : réemploi, textile, ressourceries, médias citoyens, accompagnement à la mobilité.
• 🌲 Office national des forêts (ONF) et chambres d’agriculture : chantiers forestiers, agroécologie, entretien des haies.
• 🏫 Établissements d’enseignement pro et agricole : ateliers pédagogiques, maintenance, transformation alimentaire.
• 🔀 Syndicats mixtes : projets intercommunaux, économie circulaire.

Les activités couvrent l’ensemble des secteurs, tant qu’elles ne se substituent pas à des emplois publics/privés existants et qu’elles conservent une vocation d’utilité sociale. Les biens et services peuvent être commercialisés, dans des limites fixées, afin de soutenir le projet d’insertion (plafonds encadrés localement).

Exemple inspirant : un ACI “éco-réhabilitation” en centre-bourg forme des équipes au ponçage, à l’enduit chaux-chanvre, à la pose d’isolants biosourcés. Résultat : du bâti ancien sauvé, des factures d’énergie réduites pour des ménages modestes, et des salariés qui décrochent des contrats en TPE artisanales du coin.

• 🔗 Partenariats malins : AFPA pour des modules courts, CAE pour tester une activité, France Active pour sécuriser un projet pro, Adie pour un microcrédit si l’idée d’entreprendre mûrit.
• 🧰 Compétences transférables : sécurité au travail, qualité, relation client, numérique de base.
• 🌱 Valeur ajoutée locale : répondre à des besoins non couverts, renforcer la cohésion sociale.

À retenir : derrière chaque ACI, un écosystème. C’est cette alliance qui transforme un chantier en vrai tremplin vers l’emploi durable.

Contrat CDDI : droits, durée, rémunération et accompagnement pour réussir

Le CDDI encadre l’emploi en ACI. Il donne un statut de salarié à part entière, avec des droits, une rémunération et des possibilités d’évolution.

Les règles clés du CDDI

• 📆 Durée : 4 à 24 mois, renouvelable selon le projet. Prolongations possibles à titre exceptionnel (ex. achever une formation, publics 50+ ou RQTH avec freins persistants).
• ⏰ Temps de travail : entre 20 et 35 h/sem., avec ajustements possibles dans un cadre légal précis.
• 💶 Salaire : au moins le SMIC en vigueur, avec validation de trimestres pour la retraite selon la durée travaillée.
• 🧪 Ponts vers l’emploi : PMSMP chez un autre employeur, période d’essai en vue d’un CDD ≥ 6 mois ou d’un CDI. En cas d’embauche, le CDDI est rompu sans préavis : c’est prévu pour faciliter la sortie positive.
• 🎓 Formation : modules techniques et transversaux (sécurité, gestes pro, savoir-être). Des partenariats fréquents avec l’AFPA.

Côté employeurs, l’État verse une aide au poste constituée d’un montant socle et d’une part modulée (0 à 10 % selon les résultats et caractéristiques du public). En 2025, le socle de référence le plus couramment cité pour un poste en ACI reste de l’ordre de 21 850 € par an, indicatif et réajusté par arrêté. S’ajoute une exonération de certaines charges sociales sur la part de rémunération au niveau du SMIC. Pourquoi en parler au salarié ? Parce que ces leviers sécurisent le poste et l’accompagnement.

Accompagnement : la colonne vertébrale

L’ACI organise le suivi socio-professionnel, l’encadrement technique et la formation. Vous fixez des objectifs réguliers avec un référent : assiduité, compétences, projet. Une difficulté de santé ou de mobilité ? Le chantier active des solutions : vélo solidaire, horaires adaptés, médiation avec un partenaire associatif (La Croix-Rouge française, Secours Catholique…).

• 🧭 Feuille de route : objectifs mesurables, bilans trimestriels, plan de formation.
• 🔁 Passerelles structurées : PMSMP, immersion en entreprise, concours d’entrée en formation (AFPA, GRETA…), CAE pour tester un projet.
• 🧩 Le petit plus : ateliers numériques, gestion du budget, code de la route.

Cas concret : Houda commence en ACI “cuisine solidaire”. Elle obtient son habilitation HACCP, réalise une PMSMP en cantine scolaire, réussit un recrutement en CDI à temps partiel. Le CDDI est interrompu pour l’embauche : une sortie positive, documentée et valorisée.

En synthèse : le CDDI donne un cadre protecteur, mais c’est l’accompagnement qui fait la différence. Plus il est nourri (formation, immersions, réseau), plus la sortie vers l’emploi durable devient naturelle.

Comment rejoindre un chantier d’insertion près de chez vous

Aller vers un ACI se prépare en quelques étapes simples. L’objectif : présenter votre projet, vos atouts, vos besoins, et choisir un chantier cohérent avec votre trajectoire.

Les étapes pas à pas

• 📍 Prendre contact : France Travail (ex-Pôle emploi), Mission Locale (-26 ans), Cap Emploi (RQTH). Dites clairement que vous visez un ACI.
• 🧾 Vérifier l’éligibilité : situation sans emploi, freins identifiés, motivation. Le conseiller évalue la pertinence et propose une prescription.
• 🔎 Repérer les ACI : sites de votre DREETS/DDETS, réseaux locaux, pages des associations (Emmaüs France, Le Relais, Les Restos du Cœur, Secours Catholique, La Croix-Rouge française). Le magazine citoyen Asseureka relaie régulièrement des initiatives locales et appels à candidatures.
• 🤝 Rencontrer la structure : visitez, posez des questions, demandez à voir une équipe au travail.
• ✍️ Signer la convention tripartite si tout colle, avec le CDDI à la clé.

Conseils pratiques pour réussir sa candidature

• 🧠 Clarifiez votre projet : un métier visé, une formation, ou au moins un secteur (ex. réemploi, espaces verts).
• 📚 Apportez des preuves : petites expériences, bénévolat, centres d’intérêt liés (atelier couture, jardin partagé…).
• 📅 Montrez votre disponibilité : capacité à respecter un rythme, solutions de transport ou alternatives.
• 🔗 Activez les bons relais : France Active pour sécuriser un parcours, Adie si un microprojet germe, CAE pour tester une activité en sortie.

Erreurs fréquentes à éviter : attendre une prescription sans l’avoir demandée ; viser un chantier trop éloigné de vos réalités (trajets, horaires) ; minimiser des difficultés de santé sans en parler ; négliger l’assiduité les premières semaines. Mieux vaut être transparent dès l’entretien.

Astuce : plusieurs ACI organisent des informations collectives avec visite de site. En y allant, vous comprenez vite l’ambiance, les missions, les attentes. Vous pouvez aussi suivre des contenus vidéo de structures d’insertion locales pour vous projeter.

Si une opportunité apparaît en cours de parcours (CDD long, CDI, entrée en formation qualifiante AFPA), le CDDI se suspend ou se rompt pour favoriser votre réussite. Gardez votre objectif en tête : l’ACI est un tremplin, pas un terminus.

• 🚦 Rythme : démarrez simple, stabilisez les habitudes, puis montez en puissance.
• 🧭 Suivi : demandez un plan de progression clair et des bilans réguliers.
• 🎯 Sortie visée : emploi, formation, CAE, création soutenue par Adie/France Active.

Clé finale : faites le premier pas dès aujourd’hui auprès de votre conseiller. Les places en ACI sont précieuses et se gagnent par la motivation et la cohérence du projet.

Action simple dès maintenant : contactez France Travail et demandez un rendez-vous “chantier d’insertion”. Préparez trois points : vos forces, vos freins, votre objectif. C’est le trio gagnant pour enclencher un parcours utile.

Quelles différences entre ACI, EI et ETTI ?

Les ACI sont des chantiers avec forte dimension d’accompagnement et de formation sur des missions d’utilité sociale. Les Entreprises d’Insertion (EI) salarient en production marchande classique avec accompagnement. Les Entreprises de Travail Temporaire d’Insertion (ETTI) proposent des missions d’intérim d’insertion. Le bon choix dépend de votre autonomie actuelle et du métier visé.

Comment sont financés les ACI ?

L’État verse une aide au poste (montant socle + part modulée selon les résultats), complétée localement. Une exonération de charges sociales s’applique sur la part de rémunération au SMIC pour les CDDI. Ce financement ne se cumule pas avec d’autres aides d’État sur le même poste.

Peut-on intégrer un ACI si l’on travaille déjà à temps très partiel ?

Un CDDI suppose d’être sans emploi. En cas de micro-activité intermittente, échangez avec votre conseiller : une solution peut exister via une entrée post-contrat ou une autre structure d’insertion mieux adaptée.

Quelle rémunération en ACI ?

Au minimum le SMIC, avec progression possible selon convention collective et missions. Les heures effectuées valident des trimestres de retraite selon les règles en vigueur.

Comment trouver les ACI près de chez moi ?

Demandez à France Travail, consultez le site de votre DREETS départementale, explorez les réseaux associatifs (Emmaüs France, Le Relais, Les Restos du Cœur, La Croix-Rouge française, Secours Catholique). Les médias citoyens locaux, dont Asseureka, relaient aussi des chantiers ouverts aux candidatures.